Nos jardins vus par les insectes

Nos jardins, mouchetés de fleurs et de légumes multicolores, sont pour les insectes de petits paradis. Abeilles, mouches, papillons, araignées, limaces, cloportes : tous sont au rendez-vous de cet alléchant banquet végétal. Mais ces légumes et ces fleurs, autour desquels vous les voyez tourner ou voleter, vous êtes-vous demandé comment ils les voient ?

Les insectes sont attirés par les teintes vives : blanc, jaune, bleu, violet… mais ils ont une perception colorée très différente de la nôtre. Ils voient des couleurs qui nous échappent et pour ceux qui ont une activité nocturne, ils ont une sensibilité visuelle acérée et, ne nous en déplaise, mille fois supérieure à la nôtre !

Au mois de mai, je vous ai présenté l’abeille noire. Les abeilles justement, noires ou pas, sauvages ou non, captent les ultra-violets mais ne voient pas le rouge. Leurs yeux contiennent 4500 facettes qui sont autant de minuscules yeux indépendants qui absorbent la lumière à des fréquences élevées. Ces milliers de petites unités fonctionnent chacune comme un œil miniature indépendant. Alors normal que nos abeilles, surtout les pollinisatrices, voient les fleurs … d’un tout autre œil !

Et les mouches ? Observez une mouche immobile. Facile à attraper ? Au contraire, pas facile du tout. Pourquoi ? Parce que la mouche a elle aussi des yeux composés dont le champ de vision couvre quasiment 360°. Elle voit donc très bien derrière elle sans être obligée, comme vous et moi, de se tourner. Plutôt cool non ?

Quant aux libellules, dont vous avez bien remarqué les « gros yeux » qui sont en effet énormes par rapport au reste de leur corps, nous avons de quoi les envier : elles peuvent voir en même temps devant, derrière, à droite, à gauche, mais aussi dessous et dessus ! De vrais pilotes d’avion de chasse qui volent à toute allure et saisissent leurs proies en plein vol.

La majorité des insectes sont capables de détecter la lumière polarisée, c’est à dire passée à travers les nuages ou réfléchie par une surface liquide. Bluffant !

Pour les araignées, vous pouvez toujours écarquiller les vôtres : vous êtes perdants, car elles ont quatre, huit et même parfois seize paires d’yeux ! L’araignée sauteuse est championne, et ses proies n’en réchapperont pas : deux gros yeux assurant l’acuité visuelle et deux plus petits latéraux qui détectent les mouvements alentour.

En comparaison, limaces et escargots de nos jardins sont bien mal servis : un œil minuscule qui leur permet de distinguer le jour de la nuit avec une vision assez pauvre. Mais ils se vengent avec un excellent sens olfactif et du toucher.

On parlera de nos amis les gastéropodes dans un prochain épisode. Promis.

Car comme dit le proverbe : « Si le malheur est coursier sauvage, la joie est un escargot rampant ».

Marie-Françoise Hamard.

Conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville

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